Un jour, je me suis installée à ma table de travail et je me suis préparée à écrire. Je ne savais pas alors ce qui allait prendre vie sous mes doigts, je suivais juste l’injonction de ma petite voix intérieure qui, au saut du lit, venait de m’asséner avec force : « Maintenant tu t’assoies, et tu écris ! »
D’accord. Très bien. Mais j’écris quoi ?
Le curseur sur la page blanche clignote lentement tandis que je cherche une réponse en moi. L’attente n’est pas très longue. La seule chose qui me vient en tête, ce sont ces bribes d’histoires que mon esprit invente pour moi chaque soir au moment du coucher. Avant de m’endormir en effet, sous mes paupières closes, les personnages s’animent et le film se déroule pour mon plus grand bonheur.
Pas besoin de cinéma !
Tout est là. Les scènes, les dialogues, en passant par les décors et les costumes, les points de vue et les plans de caméra… tout est plus vrai que nature.
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Alors, je commence à retranscrire tout cela. Patiemment, jour après jour, je déroule le fil de ces projections mentales qui ont grandi en moi, et morceau après morceau, je les dépose sur la page, comme un puzzle dont on reconstitue petit à petit l’image.
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Et là, je découvre une sensation nouvelle, une sorte de contentement que j’ai à écrire,
à me poser devant mon écran et à guetter la scène qui va naître sous mes doigts infatigables et mes yeux fascinés. Ce n’est pas tant la facilité d’écrire ou la curiosité de voir ce que je vais produire qui me pousse à revenir chaque jour devant l’ordinateur, mais plutôt ce plaisir intense qui enfle en moi et me fait vibrer lorsque les mots se couchent peu à peu sur la page.
Je viens d’être piquée par le virus de l’écriture…