En ces temps difficiles, je vous offre le fruit de mon inspiration : une histoire fantasy par semaine, à partir d’une fenêtre ouverte sur quelques mots.
Je ferme les yeux, inspire profondément et laisse mon imagination m’emporter vers l’ailleurs…
• Semaine 8 : La fenêtre s’ouvre sur une haute falaise, loin au-dessus de la mer
Les yeux clos, la respiration paisible, Fanny se tenait debout, au bord de la falaise. Un pas de plus et elle basculerait dans le vide. La chute serait longue avant d’atteindre la mer ! La jeune femme aurait le temps de voir défiler l’immense mur de roche grise avant de heurter le liquide sombre.
Mais elle ne regardait rien, ne pensait à rien. Elle n’avait pas conscience de se trouver en si fâcheuse posture et demeurait simplement là, sur la plate-forme dépourvue de végétation, immobile, les jambes légèrement écartées. Le vent faisait danser ses cheveux d’ébène, quelques mèches se plaquaient sur son visage avant de glisser dans son cou.
Sa respiration se modifia et, subitement, Fanny ouvrit les yeux. En un instant, elle embrassa la magnificence du paysage et l’abîme qui l’invitait à plonger. Elle poussa un long cri, que la brise emporta au loin, fit deux pas en arrière et se laissa choir, tremblante, sur la roche froide et nue, dans un hoquet de terreur.
Qu’est-ce qu’elle fabriquait donc là ? Chaque nuit c’était la même chose ! Elle se retrouvait subitement dans des situations impossibles… Ses songes étaient vraiment grotesques !
La jeune femme ramena ses cuisses contre son torse et posa sa tête sur ses genoux. Peu à peu, elle se remettait de sa frayeur. Elle pensa à tous ces endroits improbables qu’elle visitait en rêve : le sommet d’un volcan en éruption, la jungle profonde, le désert et l’infinité des dunes de sable, un glacier aux reflets bleutés… Des voyages oniriques époustouflants tout autant que cauchemardesques !
A chaque fois bien sûr, comme en cet instant, elle était complètement désorientée. Elle ne pouvait qu’attendre d’être ramenée dans son lit. Elle ne comprenait pas pourquoi elle vivait tout cela. Sa main effleura le sol, comme pour en éprouver la réalité, et découvrit un caillou rugueux qu’elle fit jouer distraitement entre ses doigts, toute à ses réflexions.
Bientôt, une sensation désagréable dans son ventre lui fit redresser la tête. C’était le signal, elle allait rentrer chez elle, d’un coup comme ça. Etrange, non ?
La silhouette de Fanny disparut soudain et se matérialisa à des milliers de kilomètres de là. Sa tête se posa sur l’oreiller moelleux, son corps se lova sous la couverture légère qu’elle affectionnait tant. La jeune femme endormie poussa un profond soupir. Dans sa paume, elle serrait un petit caillou rugueux…
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• Semaine 7 : La fenêtre s’ouvre sur un ciel bleu, un lac paisible et quelques barques de pêcheurs
Koani sortit de sa maison et observa le ciel : bleu, avec quelques cumulus. Parfait ! La journée était belle et il sentait même au fond de lui qu’elle serait exceptionnelle. Il ferait une bonne pêche, à n’en pas douter.
Chapeau de paille vissé sur la tête, chemise longue flottant librement autour de sa taille et pantalon retroussé jusqu’aux genoux, il s’avança dans l’eau. Il atteignit sa barque fraîchement repeinte de rouge vif, glissa son seau sous le banc de nage et se hissa sans effort sur l’embarcation. Puis il détacha son canot de la bouée d’amarrage, sortit les rames et s’éloigna lentement du rivage.
L’air était limpide et l’eau un vrai miroir. Les nuages s’y reflétaient à la perfection, ils semblaient voguer lentement sur l’onde immobile. Seul le passage du pêcheur rompait le charme et imprimait un sillage de vaguelettes à l’arrière de l’esquif, accompagné du léger remous créé par ses coups de rame. Mais bien vite, l’image parfaite du ciel réapparaissait sur la surface paisible.
Parvenu au milieu du lac, l’homme lança son filet de pêche sans plus attendre. Celui s’étendit juste au-dessus du reflet d’un gros nuage blanc.
« Voilà que je pêche dans les nuages ! » se dit Koani. « Peut-être vais-je attraper un poisson volant, ou même un oiseau, qui sait ? » A cette pensée, un large sourire éclaira son visage.
Il ramena son filet : seuls un rameau et quelques larges feuilles s’étaient accrochés aux mailles. Il recommença l’opération et ne rapporta qu’une prise minuscule à la forme élancée. La fois suivante, un bouquet de plumes grises. Où se cachaient donc les poissons ?
Dépité, il releva la tête un instant et éprouva une vague sensation de vertige. C’était comme si ses yeux avaient du mal à accommoder. Il avait l’étrange impression que le paysage avait basculé. Oui, il se sentait vraiment dans les nuages !
Revenant à sa pêche, il décida de tenter sa chance un peu plus loin. La barque rouge vif, sur fond de ciel bleu reprit sa progression sur l’onde immobile. Sauf que cette fois, les rames ne touchaient plus l’eau : elles s’appuyaient sur le vide.
Lentement, le canot s’éloigna dans les airs…
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• Semaine 6 : La fenêtre s’ouvre sur un tableau représentant un sentier courant entre des arbres violets
Je déposai délicatement une dernière touche de violine sur la toile et reculai de quelques pas pour admirer mon œuvre.
Un mois ! Un mois que ce tableau hantait mes jours et mes nuits, à m’en donner des cauchemars ! A présent, ma vision se déployait sous mes yeux émerveillés. J’étais exténué, mais satisfait du résultat. Soulagé aussi, sans que je puisse vraiment l’expliquer.
Maître Conti s’approcha et contempla ma production d’un air dubitatif, son index tapotant distraitement son menton. Puis son fort accent italien résonna dans l’atelier presque vide :
– Un décor fantastique, cela ne vous ressemble guère, Victor…
Les r roulaient dans l’air, comme pour afficher un reproche.
C’était pourtant vrai. Je ne savais pas d’où m’était venue cette idée farfelue de forêt aux troncs prune et aubergine, de chemin qui serpentait entre les racines, recouvert de feuilles oscillant entre le magenta et le rose tyrien. Et tout au bout du sentier, cette lumière bleu cobalt qui semblait palpiter pour capturer le regard…
– Original, reprit le maître. Mais un peu vide… Ajoutez donc un personnage étrange ou un animal fantasmagorique de votre cru.
A ces mots, je fus pris d’un malaise, me rattrapai tant bien que mal à mon tabouret et fermai les yeux un instant.
Lorsque je les rouvris, mon cœur manqua un battement. L’atelier et Conti avaient disparu, remplacés par la forêt de mon tableau. Je me trouvai au beau milieu de ma propre toile, sur le chemin parsemé de feuilles magenta. Au loin, la lueur turquoise captivait mon regard. C’était un rêve, assurément !
Je m’avançai et caressai une écorce violine : rugueuse et bien vivante… C’était incompréhensible et je restai sans voix. J’admirai les essences bien réelles qui me cernaient, et mon œil de peintre amateur notait leurs teintes étranges aux multiples nuances. Ma création était de toute beauté !
Machinalement, mes pas me portèrent en avant, vers la lumière. Cyan, turquoise, cobalt… Elle m’hypnotisait par ses couleurs changeantes, je ne voyais plus qu’elle. Et soudain, je n’eus plus qu’une envie : découvrir ce qui se cachait au-delà.
Je me mis à courir…
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• Semaine 5 : La fenêtre s’ouvre sur une forêt immense à la frondaison orangée
Autour de moi, la forêt paraît immense et les arbres de vrais géants. La frondaison orangée de cette fin d’automne forme un toit mouvant, doré et lumineux par endroit, parsemé de taches plus denses à d’autres. Et les feuilles me semblent si loin ! Si hautes ! Ou bien est-ce moi qui me retrouve subitement petite ?
Devant moi se dresse un tronc large et rugueux dont les racines énormes courent sur le sol avant de s’enfoncer dans les profondeurs de l’humus noir. Mes yeux suivent ce corps noueux qui se perd tout là-haut, dans la mer de feuilles, et découvrent avec ravissement sur son écorce de colosse une multitude de champignons. Larges et plats, d’une blancheur laiteuse, leurs disques parfaits se tendent au-dessus du vide et laissent filtrer la lumière, telles des ombrelles en papier.
Attirée par ce spectacle d’une surprenante beauté, je m’approche. Une idée me vient…
Je me hisse avec difficulté sur le champignon le plus proche. Qu’il est doux ! On dirait de la soie. Puis je grimpe sur un autre, et un autre. Je m’élève petit à petit sur cet escalier vivant, que la forêt semble avoir créé rien que pour moi. Plus je monte, plus la joie m’envahit. J’ai toujours rêvé de découvrir le monde, vu d’en haut. D’atteindre le ciel, de plonger dans la lumière et de poser mes yeux sur l’immensité de la terre…
Le tronc se resserre, j’atteins la dernière marche végétale. J’observe les branches autour de moi et jette mon dévolu sur celle qui me semble se perdre le plus haut dans la frondaison. Je poursuis mon ascension en m’aidant des aspérités de l’écorce.
Je m’enfonce dans le feuillage. Toutes les nuances d’orangé s’offrent à moi, tantôt dorées, tantôt vermillon. Bientôt, les branches se font rameaux et brindilles. Encore un dernier effort et ma tête émerge au-dessus de l’océan de feuilles. Debout sur mon perchoir instable, je me hausse sur la pointe des pieds.
Au-delà de la forêt rougeoyante, s’étend un azur limpide et infini. Tout mon être vibre d’une puissante émotion. Je me sens si infime, et pourtant si présente dans ce monde !
J’étends les bras de chaque côté, paumes ouvertes sur l’immensité du vide. Aurai-je le courage de m’élancer dans le bleu du ciel ?
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• Semaine 4 : La fenêtre s’ouvre sur la baie de San Francisco, couverte de brume
Max et Flo couraient à en perdre haleine. Ou plutôt, ils avaient couru. Désormais, l’un derrière l’autre, ils grimpaient la pente escarpée aussi vite qu’ils le pouvaient, tournant résolument le dos à la baie de San Francisco.
– Attends ! supplia-t-elle, le souffle court. Je n’en peux plus !
– On ne peut pas s’arrêter, lui rappela-t-il d’un ton ferme.
Malgré tout, il interrompit sa course et se tourna vers elle. Les mains sur les genoux, elle tentait d’apaiser sa respiration hachée et les battements fous de son cœur.
Les yeux de Max glissèrent en contrebas. On ne voyait presque plus rien. Un pilier du Golden Gate Bridge émergeait encore du nuage bleuté qui s’était répandu sur la ville. Quelques lumières jaune orangé se devinaient derrière l’épaisse couche de brume. Sous le ciel rose pâle de cette fin de journée d’été, c’était un spectacle très beau, assurément, comme une parure estivale de teintes pastel des plus inoffensives.
Néanmoins, ce nuage n’avait rien de naturel et s’était formé, suite à une expérience malheureuse, depuis le laboratoire où le couple travaillait. Il s’était échappé par le système de ventilation pour se déverser dans les rues. Il grossissait, s’étoffait, s’étendait sans que rien ne semble pouvoir le stopper. Et c’était la mort assurée pour quiconque l’inhalait. Les deux grimpeurs s’étaient enfuis dès que l’alerte avait été donnée. Cependant, ils n’étaient pas encore tirés d’affaire. Déjà, après avoir colonisé la baie, des langues cotonneuses montaient à l’assaut des collines. Bientôt, elles seraient sur eux.
L’homme attrapa Flo par le coude et la força à se remettre en route. Ils se hissèrent encore sur quelques mètres, péniblement, mais le brouillard toxique les talonnait. Il s’enroula autour de leurs corps pour atteindre leurs visages. Soudain, ils ne purent plus respirer et portèrent la main à leur gorge, les yeux exorbités. Max poussa un dernier râle et s’effondra.
Son propre cri le fit se redresser d’un bond dans son lit. Quel horrible cauchemar ! Il essuya la sueur aigre de son front et réfléchit : il y avait eu un incident au labo, hier soir. Et si jamais son rêve venait à se réaliser ?
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• Semaine 3 : La fenêtre s’ouvre sur un étang couvert de nénuphars roses
L’aube est proche. L’arrivée imminente de l’astre solaire nimbe les sommets de la chaîne de montagnes d’une lueur dorée et transforme les pics rocheux en pépites d’or étincelantes. La lumière s’étend peu à peu sur la vallée en contrebas et l’étang couvert de nénuphars. Les corolles roses, délicatement posées sur leur écrin de verdure, scintillent. L’onde paisible se pare de reflets d’argent.
Une mélodie lointaine, à peine audible, grandit dans les cimes et dévale les pentes recouvertes d’herbe luisante de rosée. C’est un chant pur, cristallin, qui se répand dans toute la vallée, tandis que les rayons dorés du soleil éveillent la nature endormie. Les précieuses fleurs frémissent à l’appel du jour naissant. Elles se parent de mille feux, tels des diamants roses.
Le chant s’amplifie, la lumière s’accroît et s’accompagne d’une douce chaleur. L’air vibre, comme dans l’attente d’un évènement extraordinaire. Les pétales de diamant, un à un, s’ouvrent et dévoilent leur prodigieux secret. En chaque cœur, lové sur un coussin jaune d’or, sommeille un être minuscule. Il est paré d’une tunique fuchsia soyeuse, brodée d’or et de grenats, et qui laisse voir ses bras et ses jambes potelés. Une coiffe pointue de la même étoffe orne ses cheveux de jais aux mèches en bataille. Son visage enfantin respire la quiétude. Ses yeux papillonnent et pétillent de joie en découvrant le ciel sans nuage, dont le bleu profond reprend parfaitement la teinte de ses pupilles. La petite bouche s’incurve en un sourire immense, de ravissantes fossettes apparaissent sur les joues rebondies.
Un bref éclat de rire s’envole, aussitôt repris depuis chaque berceau floral. Une première petite tête brune émerge de la couronne de pétales, puis une autre, et une autre encore. De chaque corolle s’élèvent lentement les créatures des nénuphars. Leurs ailes translucides battent harmonieusement en égrenant de doux tintements de clochettes.
Les voilà qui dansent dans la lumière dorée du matin. Leur chant s’entremêle à leurs rires et au son clair des clochettes. C’est une musique féerique, faite d’innocence, de gratitude et de joie de vivre. Quel spectacle extraordinaire !
Bienvenue dans la vallée des fées de diamant rose.
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• Semaine 2 : La fenêtre s’ouvre sur un banc face à la mer
L’homme est seul. Seul sur son île isolée de tout, isolée de tous. Chaque jour il s’assoit sur le petit banc qu’il a installé près de la grève et il contemple la mer. Rien ne bouge, rien ne passe à l’horizon. Tout n’est qu’immobilité. Même lors des plus fortes tempêtes, les vagues déchaînées n’apportent rien. Et lorsqu’elle s’apaisent, le ciel et la mer sont toujours vides.
Alors l’homme rêve et imagine des choses. Oh ! de petites choses qui ravissent son esprit et l’emportent loin, bien loin de son quotidien de solitude.
Il s’invente une mouette qui brave les courants et vogue sur les airs. Elle survole des paysages verdoyants, immenses. Elle frôle les montagnes et descend en piqué sur les fleuves qui se jettent dans l’océan. Elle plane au-dessus des villes, observant avec curiosité la multitude de bâtiments, les files de voiture et les humains grouillant sur les trottoirs.
Certains jours, l’oiseau imaginaire devient un ballon énorme, multicolore, auquel l’homme accroche une nacelle pour voyager vers les nuages. Il s’envole alors dans le ciel, dans un univers cotonneux aux formes oniriques, vertigineuses. Il tend ses bras pour toucher la texture blanche, vaporeuse : ses doigts ne perçoivent qu’un peu de froid.
Parfois, l’homme s’imagine en serpent de mer. Un beau serpent de mer, bleu comme le ciel, avec des ocelles orangées et jaune d’or sur son corps sinueux. Il descend au bord de l’eau, franchit les vagues et s’enfonce dans les profondeurs marines. Il s’émerveille devant les bancs de poisson, les couleurs des coraux, les tortues qui semblent flotter entre deux eaux…
Le temps passe. Chaque jour l’homme s’assoit sur son banc et s’évade par l’esprit. Il s’invente d’autres lieux, d’autres vies. Mais voilà qu’un jour, un bateau, un vrai, apparaît à l’horizon…
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• Semaine 1 : La fenêtre s’ouvre sur un lac dans une grotte
L’enfant remua doucement et poussa un soupir. Allongé sur le sable doux, il ouvrit les yeux et regarda lentement le plafond de roche, sans comprendre. Ses traits juvéniles affichaient une perplexité de plus en plus grande. Il se mit sur son séant et observa dans le détail le lieu inconnu dans lequel il se trouvait. Il comprit qu’il avait dormi au fond d’une grotte, au bord d’un petit lac aux eaux limpides et peu profondes. Tout autour de lui, les parois inégales étaient couvertes de mousse verdoyante. La seule issue se situait en face de lui. Une haute ouverture harmonieusement découpée laissait entrer une lumière dorée dans cet abri naturel. On devinait la silhouette de hauts arbres qui se dressaient à l’extérieur. Le sable était doux, tiède et sec. Un silence paisible envahissait tout l’espace. Seule une petite cascade à l’entrée offrait son chant léger en guidant l’eau jusque dans les profondeurs de la caverne.
L’enfant soupira de nouveau et fronça les sourcils. Comment avait-il atterri ici ? Il se leva, ôta ses sandales et remonta les jambes de son pantalon le plus haut qu’il pût. Il embrassa la paix du lieu dans un dernier coup d’oeil et, ses chaussures à la main, s’avança dans l’eau. Qu’elle était froide ! Il poursuivit son chemin malgré tout, accrochant ses orteils aux aspérités de la roche. Arrivé devant la cascade, il gravit tant bien que mal les marches de pierre recouvertes du liquide bondissant et s’extirpa enfin de son abri. L’air était frais et sentait le bois et la terre humide. Il fit encore un pas, s’écarta du cours d’eau dans lequel il pataugeait et redressa la tête.
Contre toute attente, il découvrit, à travers les écharpes d’un brouillard gris et épais, les contours d’une ville immense. Elle offrait une vision singulière : immeubles en ruine, à moitié effondrés, toits éventrés, amas de gravats marquant l’emplacement d’anciens édifices écroulés…
L’enfant fit lentement un tour sur lui-même. Et découvrit avec stupéfaction que l’entrée de la grotte qui l’avait abrité pour la nuit avait disparu. La forêt dont il avait respiré le parfum et entraperçu les premiers géants verts n’existait pas. A la place, il n’y avait que la terre terne et plate qui s’étendait à l’infini sous un ciel d’ardoise. Quel phénomène étrange avait modifié l’espace tout autour de lui ? Aurait-il rêvé ? Et pourtant, sa peau encore mouillée se hérissait de froid dans l’air piquant du matin…